S’ils partagent le principe de la relation “tripartite”, la similarité entre l’intérim et le portage salarial ne va pas plus loin. Pourtant ces deux statuts sont bien souvent confondus. Tour d’horizon des principales différences entre les deux.
Les cas de recours
Les cas possibles de recours aux salariés portés et aux intérimaires sont différents pour les entreprises.
L’intérim permet à une entreprise de faire appel à un professionnel de manière temporaire pour faire face à un surplus occasionnel d’activité ou pour remplacer l’un de ses collaborateurs.
En revanche, faire appel à un intervenant en portage salarial ne peut pas survenir dans le cadre d’un remplacement de salarié. Les entreprises ne peuvent solliciter des consultants en portage qu’uniquement dans le cadre de missions ponctuelles qui ne relèvent pas de leur activité habituelle, ou qui nécessitent une expertise spécifique.
Le statut au sein de l’entreprise cliente
Le consultant porté est salarié de la société de portage salarial et est considéré, pour l’entreprise cliente, comme un prestataire externe. Il ne rentre donc pas dans l’effectif de l’entreprise, aussi longue soit la mission.
En intérim le client est l’entreprise utilisatrice. La société d’intérim aura donc pour intérêt de satisfaire son client : l’entreprise.
En portage salarial le client est le consultant. La société de portage salarial aura donc pour intérêt de satisfaire son client : le salarié porté.
Le contrat de travail
Un contrat de mission lie l’intérimaire à l’agence d’intérim.
Un contrat de travail en CDD ou en CDI lie le salarié porté à la société de portage salarial.
L’autonomie et la liberté
A l’inverse de l’intérimaire, le portage salarial offre une entière autonomie au consultant.
Effectivement, bien qu’intérimaires et salariés portés disposent tous deux d’un statut de salarié, le porté a le privilège de l’autonomie et de la liberté dans l’accomplissement de son travail.
Premièrement parce qu’il choisit ses missions.
Ensuite, et parce qu’il n’est pas salarié de ses clients, aucun lien hiérarchique n’existe entre les deux : il gère ses heures de travail selon son rythme et n’est pas obligé de remplir sa mission dans les locaux de l’entreprise où il intervient.
A contrario, les intérimaires sont salariés de l’entreprise utilisatrice pendant le temps de la mission. Ils ne sont pas considérés comme des indépendants puisqu’il existe un lien de subordination entre eux et l’entreprise. Notons également que les intérimaires ne prospectent pas les entreprises pour trouver des missions, puisque c’est l’agence de travail temporaire qui traite directement avec les clients.
L’ensemble des discussions et éventuelles négociations des conditions de la mission se réalisent entre la société d’intérim et le client indépendamment du travailleur qui doit se conformer au contrat et aux clauses préalablement définis entre ces deux acteurs. Dans le cadre du portage salarial, le salarié porté est autonome dans sa prospection commerciale et est partie prenant de la relation avec son client.
La rémunération
Enfin, l’un des principaux atouts du salarié en portage salarial est de pouvoir fixer lui-même ses tarifs en fonction de la complexité de la mission et des compétences sollicitées.
A l’inverse de l’intérimaire qui, étant salarié de l’entreprise utilisatrice pendant la durée de la mission, ne peut négocier sa rémunération. Une rémunération généralement basée sur la grille tarifaire régissant les salaires de la société.
La rémunération en portage salarial est donc bien plus attractive.
Des objectifs différents
Tandis que le travail par intérim a été conçu pour le bénéfice des employeurs en recherche d’une main d’œuvre ponctuelle, le portage salarial est initialement né du besoin des cadres, se retrouvant au chômage, de trouver des missions sans perdre en autonomie et en conservant la sécurité juridique du statut de salarié.