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Les néoruraux ? Vivre à la campagne sans sacrifier sa carrière

17 mai 2021 }5 minutes de lecture

Si la crise du coronavirus n’avait pas existé, est-ce que la question de tout plaquer pour vivre à la campagne aurait été d’actualité ? Cette question mérite d’être posée. Surtout quand on regarde les chiffres à la loupe. Selon une étude IFOP datant de 2018, 80% des citadins (20-45 ans) auraient été prêts à tenter l’exode urbain pour s’installer à la campagne. En août 2020, une autre étude est publiée, affirmant que 8 cadres sur 10 souhaitent quitter la capitale. Si le projet a toujours été dans l’air, il en va sans dire que la crise que nous traversons a peut-être accentué le phénomène.

Est-ce véritablement possible d’aller chercher l’herbe plus verte ailleurs, sans pour autant bouleverser ses plans de carrière ?

 

Les néoruraux

Investir les espaces ruraux par des urbains sans pour autant avoir d’attaches familiales est la définition même des néoruraux. L’idée est parfois juste un bruit dans la tête. Comme une porte qui claque après une journée compliquée : des embouteillages, chercher le petit à la crèche plus tôt que prévu. Prendre le métro, faire la queue dans le commerce en bas de chez soi pour manger sur le pouce avant de finir un dossier à pas d’heure, entrecoupé de bruit dans la rue. À cet instant, on a envie de mettre les enfants, son (sa) chéri(e) et le chien dans la voiture, filer à la campagne et ne plus revenir. Mieux vaut le chant du coq et la gadoue sur les bottes en caoutchouc que cette vie épuisante. Et on oublie. Jusqu’à la prochaine crise.

D’autres en revanche, ont franchi le pas. Après un bilan professionnel et personnel, l’idée était bien assez tenace pour aller chercher le bonheur dans les prés.

 

Si les villes avaient la « cote », aujourd’hui, de la plaque, elles sont à côté

La tendance n’est certes pas nouvelle, car on connaît déjà les inconvénients des villes (pollution, prix de l’immobilier etc.). En revanche, la covid a aussi modifié notre manière d’appréhender notre espace et notre cadre de vie. Le temps de qualité de vie gagné et exigé se trouve dans le temps perdu en stress et en déperdition d’énergie. D’ailleurs, les agences immobilières en région n’ont jamais autant été sollicitées que durant les périodes de confinements.

 

Un nouveau paradigme professionnel

Les élus des communes rurales n’ont de cesse de communiquer pour attirer de nouveaux arrivants et de nouvelles compétences professionnelles surfant sur la vague. Car si à une époque, seuls des privilégiés pouvaient quitter les villes, le virus a installé malgré lui le télétravail. Ce dernier permet d’envisager une future carrière en accord avec une vie plus harmonieuse. Cette évolution professionnelle est possible si on respecte le conseil véhiculé par ceux qui ont déjà essuyé les plâtres. Un projet de changement de vie impose notamment de vivre à côté d’une gare dont le train n’est pas trop éloigné de son lieu de travail. Car même si le télétravail est une nouvelle habitude, adoptée depuis un an, éloignant de plein fouet l’idée d’une précarité financière possible ; il n’en est pas moins vrai qu’il faut rester en contact avec ses collègues; de manière physique, en « présentiel ». De plus, les entreprises pensent sérieusement à se délocaliser pour être au plus près de ceux qui quittent les villes. D’autres citadins ne contestent pas le fait qu’ils furent obligés de réinventer leur métier. Les indépendants par exemple peuvent donner un souffle nouveau sur des territoires qui recherchent des profils plus urbains. Il ne faut pas non plus sous-estimer son marché local professionnel. Beaucoup conseillent également de se renseigner sur les attentes du territoire qui séduit pour mieux adapter son offre.

AUTEUR.E

Jérôme Bucher
Directeur Associé

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